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Pour les dernières nouvelles concernant la Communauté Internationale Bahá’íe en anglais, se référer au site : Bahá'í World News Service
Revue n° 33, 1998

En Iran, l’exécution d’un bahá’í et deux condamnations à mort font douter de la politique des droits de l’homme du nouveau gouvernement

Le 21 juillet 1998 au matin, Ruhu’llah Rawhani, un vendeur de matériaux médicaux de 52 ans, père de quatre enfants et membre de la communauté bahá’íe d’Iran, a été pendu dans la ville de Mashad en Iran.

L’exécution de M. Rawhani est la première exécution officielle par le gouvernement iranien depuis 6 ans. Associée à l’arrestation récente, fin septembre et début octobre 1998, de 32 enseignants bahá’ís dans 14 villes différentes à travers l’Iran, elle fait craindre un renouveau des persécutions systématiques de la communauté bahá’íe d’Iran de la part du gouvernement.

Les organisations internationales ainsi que divers gouvernements à travers le monde ont rapidement condamné cette exécution fondée simplement sur la croyance religieuse de la victime.

Le Bureau du Haut commissaire pour les droits de l’homme, Mary Robinson, s’est dit « profondément perturbé » par l’exécution. « Le Bureau du Haut commissaire est gravement préoccupé par les circonstances ayant abouti à l’exécution, surtout par l’apparent manque de procès équitable », affirme le communiqué.

Les gouvernements des Etats-Unis, du Canada, et de l’Australie ont également condamné cet acte sans tarder. Chacun a signalé que cette exécution contredisait froidement les récents signes de libéralisation et les discours de plus grand respect des droits de l’homme en Iran.

« Cet acte brutal est une grande déception » a affirmé le ministre des Affaires Etrangères canadien, Lloyd Axworthy. « Mais, nous avons pu observer l’amorce de changements culturels et sociaux en Iran et nous gardons espoir pour de futurs progrès. »

Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a déclaré de même : « le monde a été encouragé par les déclarations récentes des dirigeants iraniens sur le besoin d’une règle de droit et la nécessité de reconnaître des droits individuels, mais ces paroles ont peu de sens tant que les droits de l’homme des iraniens, y compris la liberté religieuse ne sont pas respectés et que les bahá’ís d’Iran continuent d’être persécutés. »

De nouvelles sentences de mort

Fin septembre, deux bahá’ís ont reçu la confirmation de leur condamnation à mort. Les sentences de mort ont été communiquées oralement par les autorités pénitentiaires à M. Sirus Zabihi-Moghaddam et à M. Hedayat-Kashefi Najafabadi, deux des trois bahá’ís emprisonnés et jugés en même temps que M. Rawhani. Ils ont été arrêtés tous deux à Mashad en octobre 1997 pour avoir organiser des réunions sur le sujet de la vie familiale. Un troisième bahá’í, M. Ataollah Hamid Nasirizadeh a été condamné à 10 ans de prison et va être transféré à la prison de Kerman.

Parallèlement et durant quatre jours (du 29 septembre au 2 octobre 1998), une vaste opération d’arrestations et d’attentats généralisés a été lancée dans 14 villes du pays par des représentants du gouvernement. 32 professeurs et enseignants ont été arrêtés. Les enseignants faisaient tous partie du corps professoral de l’Institut bahá’í d’études supérieures.

Dès 1980, le gouvernement iranien avait interdit l’accès des universités et de l’enseignement supérieur aux bahá’ís en raison de leurs convictions religieuses. Enseignants et professeurs bahá’ís avaient de même été exclus de l’Education nationale. Les bahá’ís d’Iran avaient alors mis en place dans tout le pays ces universités ouvertes pour dispenser un enseignement à leur jeunesse.

« Ces événements suggèrent une intensification dans les efforts d’intimidation des membres de cette foi. Ils illustrent la tentative d’étranglement de la vie spirituelle de la communauté bahá’íe dans la région par une opposition accrue à l’instruction des jeunes et des enfants bahá’ís », dit Techeste Ahderom, le principal représentant de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.

« Le gouvernement iranien a affirmé à la terre entière que la situation à l’égard des bahá’ís avait changé », dit M. Ahderom. « Cependant, l’exécution de M. Rawhani semble indiquer que, quelles que soient les déclarations, les officiels de ce pays peuvent persécuter les bahá’ís en toute discrétion et impunité. »

Né dans une famille bahá’íe de la petite commune d’Hellab, près d’Isphahan, M. Rawhani a été un membre actif de la communauté bahá’íe durant toute sa vie. Ses amis disent qu’il était un homme de nature très calme et spirituelle et était très aimé et respecté par tous ceux qui l’ont connu. Après son mariage, il a déménagé à Chahishk, un village lointain près de Mashad et c’est là que la persécution a commencé.

En 1984, M. Rawhani a été arrêté et emprisonné pendant plus d’un an. Selon des membres de sa famille, M. Rawhani a alors été torturé. Il a été à nouveau emprisonné durant 24 heures il y a environ quatre ans. Le motif retenu était apparemment relié à ses activités purement religieuses telles que l’organisation de réunions de prières ou la tenue de classes pour enfants.

Accusé d’avoir converti une femme

M. Rawhani a été arrêté une troisième fois en septembre 1997 et placé en détention solitaire à Mashad. Il était alors accusé d’avoir « converti » une femme musulmane à la foi bahá’íe. La femme cependant a toujours nié avoir été convertie, en expliquant que sa mère était bahá’íe et qu’elle avait été élevée en tant que bahá’íe. Elle n’a pas été arrêtée.

La famille de M. Rawhani n’était pas autorisée à communiquer avec lui et aucune information concernant le traitement qu’il a reçu en prison ne sont disponibles. Il n’y a aucune preuve que M. Rawhani ait bénéficié d’un procès équitable et qu’une sentence ait été prononcée. Il n’a pas eu droit de faire appel à un avocat.

La nuit précédant son exécution, une personne des Services secrets a appelé un bahá’í de Mashad pour lui annoncer que M. Rawhani allait être exécuté le lendemain.

Des traces de corde sur son cou

Le lendemain, la famille de M. Rawhani fut convoquée pour prendre possession de son corps et fut forcée de procéder à son enterrement dans l’heure sous la surveillance des agents du gouvernement. Des traces de corde sur son cou indiquent qu’il a été pendu.

L’exécution de M. Rawhani est la première exécution officielle depuis le 18 mars 1992, date à laquelle Bahman Samandari était secrètement exécuté dans la prison d’Evin à Téhéran. M. Samandari a été aussi exécuté sans procès et sans pré-avis. Homme d’affaires de 52 ans, issu d’une famille bahá’íe renommée, M. Samandari a été secrètement enterré le 20 mars 1992 et sa famille n’a été avertie de sa mort que le 5 avril 1992.

En 1997, deux bahá’ís iraniens ont été tués dans des conditions douteuses. Le 4 juillet 1997, Masha’llah Enayati, un homme de 63 ans est décédé à la prison d’Isfahan après avoir été cruellement battu à plusieurs reprises. Le 6 juillet 1997, Shahram Reza’i, un appelé du contingent était tué d’une balle dans la tête par son supérieur dans une base militaire près de Rasht. L’officier a affirmé que les balles avaient été tirées par erreur et il a été relâché après qu’un tribunal l’a exempté du prix à payer dans de telles affaires parce que la victime était bahá’íe.

Depuis 1979, plus de 200 bahá’ís ont été exécutés par le gouvernement, des centaines ont été emprisonnés et des milliers d’autres ont perdu leur travail et l’accès a l’éducation dans le contexte d’une campagne systématique de persécution religieuse. Bien que la plupart des exécutions aient eu lieu pendant les années 80 et que le nombre des bahá’ís emprisonnés ait chuté, ceux-ci demeurent sans protection officielle. Forte de 350 000 membres, la communauté bahá’íe constitue la plus forte minorité religieuse d’Iran. Cependant leur foi n’est pas reconnue dans ce pays et les bahá’ís ne bénéficient d’aucun droit en vertu de la Constitution iranienne qui ne les mentionne pas en tant que minorité religieuse.

L’arrestation arbitraire de bahá’ís continue, avec un accroissement du nombre d’arrestations de courte durée. Durant les trois derniers mois, plus de 200 bahá’ís ont été arrêtés et retenus de 48 heures à 6 mois dans des villes telles que Yazd, Isfahan, Simnan, Babul, Kirmanshah, Mashhad, Shiraz, Tankabun, Ahvaz, Kerman. Karaj, Qa’im Shahr et Téhéran.

Au mois de septembre 1998, 20 bahá’ís étaient toujours retenus en prison pour leurs convictions religieuses et au moins sept d’entre eux étaient condamnés à mort.



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Dernière mise à jour le 20/04/2024