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Revue n° 44, 2002

L’université internationale de Landegg en Suisse est de plus en plus appréciée

Cinq ans après le lancement de nouveaux programmes d’études intégrées, l’institution d’inspiration bahá’íe accueille des étudiants du monde entier.

WIENACHT, Suisse — Njeri Mwagiru, une jeune femme africaine, en avait assez des brochures distribuées dans les universités les plus prestigieuses d’Amérique du Nord faisant de la publicité pour clubs spéciaux réservés aux africains, aux indiens et aux membres d’autres groupes ethniques importants.

« J’avais l’impression qu’il y avait beaucoup de ségrégation sur ces campus », dit la jeune kényane de 20 ans, expliquant pourquoi elle avait pris la décision de venir à l’université internationale de Landegg, établissement d’enseignement supérieur d’inspiration bahá’íe situé au pied des Alpes suisses. « Il me semblait qu’on faisait tout pour séparer les personnes de cultures différentes. Ici, à Landegg, on veut surtout mélanger les cultures, et c’est ce que je voulais. »

Melle Mwagiru, entrée en troisième année, ne regrette pas son choix, un choix d’autant plus osé que ce type d’études n’existe que depuis cinq ans.

En réalité, elle a trouvé ici l’unité dans la diversité qu’elle recherchait, tout en sachant qu’elle y reçoit une éducation de premier ordre selon des méthodes bien particulières.

« L’objectif est d’associer différentes disciplines pour les rendre plus cohérentes et pour que l’éducation soit plus adaptée à la vie concrète », dit Melle Mwagiru, qui suit un programme englobant la psychologie, le développement humain et l’éducation.

« Cette éducation m’a apporté tout ce que j’attendais », poursuit-elle. « Nous avons de nombreux contacts avec les professeurs et beaucoup de discussions approfondies. L’école croit en l’unicité de l’individu et en l’unité de tous. »

La description qu’elle fait de son expérience à Landegg correspond exactement aux objectifs de l’université qui vise à développer une nouvelle approche « intégrative » de l’éducation associant la réflexion scientifique moderne aux valeurs spirituelles et éthiques afin de répondre aux besoins d’une civilisation interdépendante et mondialisée.

« Notre programme vise non seulement à donner aux étudiants une culture générale et scientifique moderne mais aussi à les faire réfléchir aux questions éthiques qui s’y rattachent », dit Hossein Danesh, président de Landegg.

« Nous privilégions une approche de l’éducation à vocation mondiale fondée sur l’idée de la spiritualité appliquée dans le cadre d’études intégratives », dit Michael Penn, professeur de psychologie à l’université Franklin et Marshall de Pennsylvanie (Etats-Unis) et professeur titulaire à Landegg.

« Ceci montre qu’une institution d’enseignement supérieur peut, de manière académique, appliquer des principes éthiques aux grands problèmes sociaux qui se posent dans le monde », dit M. Penn.

La renommée de Landegg s’explique aussi par d’autres facteurs non moins importants. Beaucoup d’étudiants diplômés de Landegg sont allés faire un doctorat dans des universités telles que Stanford et Cambridge. De plus, l’université a lancé un grand projet d’éducation pour la paix en Bosnie-Herzégovine [voir article sous le titre « Le projet d’éducation pour la paix de Landegg ... » dans le même numéro].

Une évolution progressive

Avant de devenir l’université qu’elle est aujourd’hui, Landegg a connu une évolution progressive. Située sur une colline surplombant le lac de Constance dans le village de Wienacht en Suisse, l’université internationale de Landegg, précédemment connue sous le nom d’« Académie de Landegg », servait essentiellement de centre de conférences.

A ce titre, Landegg a organisé un certain nombre de conférences importantes, dont une série de dialogues intitulés « International Dialogues on the Transition to a Global Society ». Le premier a eu lieu en septembre 1990 avec la participation de Federico Mayor, alors Directeur général de l’UNESCO ; Karan Singh, écrivain et diplomate indien de renom ; et Bertrand Schneider, alors secrétaire général du Club de Rome.

En plus de ces rencontres de haut niveau, Landegg organisait également plusieurs programmes internationaux d’études sur la paix et l’ordre mondial destinés aux jeunes.

Le campus, qui comprend aujourd’hui neuf bâtiments, était à l’origine une maison de vacances construite au dix-neuvième siècle. Le campus a été racheté dans les années 1980 par la communauté bahá’íe suisse qui a rénové les principaux bâtiments et en a fait un centre de conférences.

Vers le milieu des années 1990, il a été décidé d’officialiser le rôle de Landegg en tant que centre d’apprentissage et de confier directement la gestion de l’université, considérée comme une université indépendante, à un conseil d’administration international.

En septembre 1997, Landegg a officiellement lancé un programme de troisième cycle dans huit domaines dont la résolution des conflits, la psychologie, l’éducation et la religion. En 1998, elle a également commencé à dispenser un enseignement de premier et de deuxième cycle.

Enfin, le 20 septembre 2001, Landegg a été enregistrée par les autorités fédérales et cantonales suisses en tant qu’université privée.

Au fil des années, Landegg a mis sur pied des programmes intensifs d’échange avec plusieurs universités dont l’université hébraïque de Jérusalem, l’université de Beijing en Chine, l’université de Sergipe au Brésil et l’université du Wisconsin à Oshkosh aux Etats-Unis.

Les maîtrises portent sur quatre domaines : économie et développement international ; sciences politiques et relations internationales ; psychologie, développement humain et éducation ; et, étude intégrative de la religion.

Les troisièmes cycles portent sur six domaines : consultation et résolution des conflits, éducation morale ; éthique appliquée ; étude intégrative de la religion ; direction, gestion et psychologie spirituelle. Les étudiants peuvent à présent également passer un brevet d’informatique.

« Dans toutes les disciplines, nous visons l’approche intégrative », dit M. Danesh. Il s’agit tout d’abord d’étudier tous les modèles et les théories existants dans un domaine donné. Professeurs et étudiants sont ensuite encouragés à créer un modèle fondé sur les nouvelles connaissances de la nature humaine et les principes éthiques et spirituels universels sur lesquels repose l’héritage philosophique et spirituel de l’humanité. Le but ultime est de parvenir à mettre la théorie en pratique.

« En ce qui concerne la résolution des conflits, nous commençons par étudier toutes les théories et tous les modèles en la matière », explique M. Danesh. « Nous n’en écartons aucun mais nous élaborons aussi notre propre modèle que nous appelons ‘résolution des conflits sans conflit’ ».

Ce nouveau modèle rejette l’idée selon laquelle l’agression ou les conflits font inévitablement partie de la nature humaine. « Notre nouvelle théorie, au contraire, montre que le conflit est la résultante de différentes étapes qui marquent le développement et l’évolution de l’homme et qui traduit une absence d’unité. »

Un campus international

Bien que de taille relativement modeste, le campus de Landegg, qui peut accueillir jusqu’à 100 étudiants, a une vocation internationale. Un tiers seulement des étudiants vit sur place, les autres étudient à distance, essentiellement à l’aide de l’e-mail et de l’Internet.

La diversité des étudiants est une autre caractéristique de Landegg. « Nos étudiants viennent de pays aussi différents que la Mongolie, la Russie, les Etats-Unis, le Venezuela et la Chine », dit Graham Hassall, vice doyen des programmes de maîtrise. « Ce qu’il y a de merveilleux à Landegg, c’est le caractère international de notre tout petit campus. »

La sœur de Njeri, Nyambura Mwagiru, qui a 21 ans, a été réellement attirée par cette diversité. « Le fait de pouvoir simplement s’asseoir et parler avec des gens originaires de pays si divers, c’est ce qu’il y a de mieux à Landegg », dit-elle. Comme sa sœur, elle étudie la psychologie, le développement humain et l’éducation. « Nous apprenons les uns des autres et avons le temps de réfléchir et de mûrir. »

Le personnel enseignant est lui aussi international. Landegg compte plus de 70 professeurs, dont beaucoup sont attachés à d’autres collèges et universités de par le monde. Environ quinze professeurs sont sur le campus en même temps. Le fait de pouvoir faire appel à des universitaires respectés de plus de vingt pays est un élément important qui contribue au caractère international de l’enseignement dispensé à Landegg.

L’école a aussi obtenu un succès surprenant en ce qui concerne le placement de ses étudiants. Bien qu’à ce jour une trentaine seulement aient obtenu un diplôme de troisième cycle, beaucoup d’entre eux ont poursuivi des études à un niveau très poussé.

Jenni Menon, originaire de Hamilton dans l’Ontario (Canada), par exemple, a été accepté à l’université de Stanford (Etats-Unis) pour un troisième cycle en psychologie et éducation ; Tarni Sargent, du Zimbabwe, est actuellement en deuxième année à l’Institut de pédagogie de l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis) ; et Meiko Bond, du Japon, est allée passer une maîtrise de criminologie à l’université de Cambridge (Royaume Uni).

« C’est vraiment grâce à Landegg que j’ai été admise en troisième cycle », dit Melle Menon qui a obtenu sa maîtrise d’éducation morale à Landegg au début de cette année. « J’avais le sentiment de suivre une forme d’apprentissage à la fois théorique et pratique rigoureuse, c’est-à-dire axée sur le service. Ce qu’il y a d’unique à Landegg, c’est son approche qui vise à intégrer dans son programme aussi bien des connaissances scientifiques que des aspects spirituels. Cette approche intégrative unique est sans doute ce qui a intéressé Stanford. »

Melle Sargent pense, elle aussi, que c’est grâce à son expérience à Landegg que sa candidature au doctorat de philosophie a été retenue à l’université de Pennsylvanie.

Melle Bond se rappelle que certains de ses amis se posaient des questions sur sa décision de s’inscrire à Landegg pour une maîtrise de résolution des conflits en 1996. « Ils me disaient ; cette maîtrise sera-t-elle reconnue par une université établie ? Est-ce que ça fera bien sur ton CV ? » Aujourd’hui, elle poursuit un doctorat à l’université de Manchester. « Je pensais que ce serait très intéressant d’aller étudier là-bas. Et en fin de compte, je me suis retrouvée à Cambridge. Maintenant, mes amis ont changé d’avis. »



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