Revue n° 24-25, 1996
Se concentrant sur les principes de service, plus de 150 bahá’ís se sont rassemblés à Habitat II
ISTANBUL, Turquie — Convaincus que e succès d’ Habitat II serait dû pour une large part à son objectif déclaré, à savoir la réalisation de nouveaux partenariats entre tous les secteurs de la société à travers le monde, environ 150 bahá’ís venus de plus de 25 pays ont assisté à Istanbul à la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et aux forums organisés en parallèle.
Leur principal objectif était non seulement de promouvoir une vision de développement durable des établissements humains fondée sur des principes et des priorités d’ordre spirituel mais aussi de soutenir la nouvelle dynamique de coopération et de collaboration entre la société civile et les gouvernements qui sous-tend une bonne partie de l’approche adoptée par Habitat II.
A la conférence elle-même, des représentants de la Communauté internationale bahá’íe ont soutenu activement les organisations non gouvernementales (ONG) qui demandaient que des modifications soient apportées au texte officiel d’Habitat II; ils ont également contribué aux déclarations officielles des ONG présentées aux gouvernements et lu en séance plénière une déclaration orale intitulée «Des communautés viables dans un monde en pleine intégration». [voir page 2]
Les bahá’ís se sont également portés volontaires à divers titres pour essayer de faciliter le processus d’Habitat II, c’est ainsi qu’ils ont servi de ce que l’on appelle « floor manager » pour les organisations non gouvernementales (personnes chargées d’intervenir en assemblée au nom d’un groupe, en l’occurrence les ONG) ou présidé différentes réunions d’ONG. 49 bahá’ís au moins étaient accrédités à la conférence. Ils représentaient non seulement des communautés nationales bahá’íes, reconnues dans leurs pays respectifs en tant qu’ONG nationales, mais aussi des associations professionnelles, des réseaux d’affaires et des organisations de jeunesse. Une centaine d’autres bahá’ís étaient enregistrés au Forum des ONG.
« Pendant toute la conférence, les bahá’ís se sont montrés très actifs », dit Vichetra Sharma, représentante de la Fondation internationale du planning familial qui a participé à Habitat II. « Le rôle des bahá’ís a été particulièrement important chaque fois qu’il y a eu des blocages. Les volontaires de la communauté bahá’íe étaient là pour débloquer la situation et trouver une solution aux problèmes, aux frictions ou aux conflits. »
Plus d’une douzaine d’hommes d’affaires bahá’ís ont participé au Forum mondial de l’entreprise, dit George Starcher, secrétaire général du European Bahá’í Business Forum (EBBF), réseau professionnel de plus de 250 hommes d’affaires originaires d’environ 46 pays. M. Starcher a participé au comité de rédaction du Forum mondial de l’entreprise qui a élaboré une déclaration sur l’éthique des affaires devant être présentée aux délégués des gouvernements au Comité des partenaires.
Aux différents forums organisés par Habitat II, les institutions et agences bahá’íes ont tenu plus de 35 ateliers et colloques couvrant des thèmes comme « Avoir un toit: droit individuel ou responsabilité communautaire» ou «Les jeunes et la gouvernance mondiale ». Les bahá’ís ont aussi tenu de nombreux colloques individuels se rapportant à leurs activités professionnelles. Plusieurs manifestations culturelles ont été organisées par des communautés bahá’íes, notamment deux spectacles de Kevin Locke qui a joué de la flûte amérindienne et dansé au cerceau devant plus de 1 200 spectateurs. Enfin, un représentant bahá’í a participé à la réunion inter-religieuse de haut niveau des « Gardiens de la sagesse II ».
La communauté bahá’íe de Turquie a été l’une des premières ONG turques à participer au processus préparatoire de la conférence et a été un moteur dans les activités des jeunes à Habitat II, jouant un rôle de premier plan dans le rassemblement de centaines de jeunes du monde entier. Les bahá’ís de Turquie ont également lancé une grande campagne visant à promouvoir le concept de citoyenneté mondiale.
« Pour la Communauté internationale bahá’íe, Habitat II marque un autre tournant historique dans l’élaboration de nouveaux principes et critères internationaux essentiels pour garantir la prospérité à long terme de l’humanité alors qu’elle devient interdépendante », dit Lawrence Arturo, à la tête de la représentation de la Communauté internationale bahá’íe à la conférence. « C’est lors de conférences comme Habitat II que nous voyons émerger concrètement une unité de pensée dans les entreprises mondiales; c’est la preuve que l’on admet de plus en plus l’idée que l’humanité ne forme qu’une seule famille et que le seul moyen qu’a la civilisation de progresser et de prospérer passe par la participation collective de l’humanité aux processus de paix et de développement. » |