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Revue n° 7, 1991

L’université Nur : un projet novateur en matière de pédagogie donne des résultats inespérés en Bolivie

SANTA CRUZ, Bolivie — En juillet dernier, lors de la cérémonie de remise des diplômes, les rôles ont été provisoirement inversés et six étudiants de l’université Nur ont remis au recteur de l’université, M Manucher Shoaie, une médaille en témoignage de leur reconnaissance. Elle porte l’inscription : « A l’université Nur, en signe de gratitude pour l’éducation intégrée que nous avons reçue ». Cet évènement, bien que mineur, reflète la haute considération et l’approbation générale dont jouit cette université.

Créée presque sans budget par un groupe d’enseignants et de spécialistes du développement pratiquement inconnus, Nur a vu ses effectifs passer de 97 étudiants en 1985, à 993 aujourd’hui; elle est ainsi devenue la deuxième université privée de Bolivie.

Elle s’est rapidement distinguée par l’intégration qu’elle accomplit entre études universitaires et études pratiques ainsi que par sa gestion novatrice et sa philosophie remarquable.

Fondée par des bahá’ís

En 1982, un groupe de bahá’ís, originaires de Bolivie et d’autres pays, qui comprenait des spécialistes de la santé publique et de l’éducation, un biochimiste, un sociologue et un leader indien aymani, créa FUNDESIB, la Fondation pour le développement intégré de la Bolivie.

Incorporant dans sa charte des principes bahá’ís, FUNDESIB avait pour but d’encourager le développement par la base, en insistant sur l’individu et son rôle au sein de la société. M. Eloy Anello, conseiller en matière de santé publique et de développement international, et l’un des fondateurs de FUNDESIB déclare : « Notre démarche consiste, grâce à l’éducation et à une formation appropriée, à développer chez l’individu certaines capacités qui lui permettent d’aborder les problèmes auxquels il est confronté. »

« Nous sommes partis de l’idée de lancement de projets à échelle réduite dans les domaines de l’éducation et de l’alphabétisation », a déclaré M. Martin, sociologue de formation « mais, ensuite, nous avons commencé à envisager la création d’une nouvelle université ».

A l’origine, c’est donc un projet de développement rural visant à améliorer les techniques agricoles et l’hygiène parmi la population rurale de Bolivie qu’il donna naissance à cette université urbaine avec pour principal rôle la formation d’une nouvelle génération de dirigeants pour la Bolivie. Ceux-ci, espère-t-on, retourneront à la campagne afin d’aider à son développement.

Les principes

Bien qu’elle ne soit gérée ni par la Foi bahá’íe ni par l’une de ses institutions, l’université Nur voit sa philosophie en matière d’éducation et d’administration découler de principes de cette Foi. La pédagogie de Nur plaide en faveur de “l’intégration” du savoir traditionnel à l’expérience pratique et à l’enseignement de certains principes moraux de base, principes mettant particulièrement en relief le service communautaire, la justice sociale et le respect de la diversité humaine.

Administrateur de Nur où elle enseigne aussi l’histoire, Mme Sarah Garcia de Betancourt déclare : « Ce qui différencie l’université Nur, c’est ce cursus intégré. Non seulement l’université enseigne à un niveau académique, mais elle tente également d’apporter un enseignement relatif à des principes essentiels de vie tels que la recherche indépendante de la vérité, l’élimination des préjugés et l’égalité entre l’homme et la femme. »

Les principes qu’elle mentionne, ainsi que d’autres, sont l’objet d’une série de cours dits “d’études générales” suivis par tous les étudiants.

Selon M. Shoaie « l’orientation du programme d’études générales de Nur est unique en son genre car fondée sur des principes sociaux, éducatifs et humanitaires à caractère universel, qui favorisent la paix et l’intégration sociale. Le programme d’études générales couvre cinq domaines : le développement de l’individu, de la communauté et de la civilisation, les sciences humaines, et la formation aux responsabilités ».

Les cours dispensés dans le cadre de ces études générales s’attachent en particulier à transmettre à l’étudiant un sens de l’histoire culturelle, du rôle de la religion dans l’histoire et de l’interdépendance entre les peuples.

Le recteur précise: « Nous demandons aux étudiants d’effectuer une recherche sur de nombreuses religions parmi lesquelles figurent l’Islam, le Bouddhisme, le Christianisme et la Foi bahá’íe. Ils doivent rechercher la contribution apportée par la religion à la civilisation et présenter un mémoire. »

Une position apolitique

Une autre particularité de l’université Nur est qu’elle met l’accent sur la libre recherche et s’attache à conserver un caractère non partisan, ce qui est important dans le contexte bolivien.

Il est difficile au lecteur de saisir la complexité de la vie dans les universités d’Etat en Amérique latine où, bien souvent, l’engagement politique prend le pas sur l’enseignement.

Selon une estimation, il faut en moyenne huit ans au lieu de cinq pour obtenir un diplôme, simplement parce que des grèves et des troubles d’origine politique absorbent beaucoup de temps sur le campus. Trop souvent l’accent est mis sur la théorie politique et cela au détriment de la formation pratique. En conséquence, les étudiants diplômés sont parfois mal préparés à assumer des rôles positifs dans la société.

« Pour moi, ce qu’il y a de plus important ici, c’est la liberté idéologique. Même si Nur est fondée sur des concepts bahá’ís, on n’y impose aucune philosophie bahá’íe. Dans cette université, la règle c’est la liberté de religion et la liberté de pensée », déclare M. Fernandez, étudiant en communication, 22 ans, originaire de Cochabamba.

Une priorité: servir

Un autre trait prédominant à Nur, c’est l’importance accordée au service communautaire.

Comme il a été dit, les programmes et les cours sont conçus de manière à répondre aux besoins de la société bolivienne. En outre, les étudiants sont tenus d’accomplir au moins 200 heures de travail à l’extérieur, sur des projets communautaires qu’ils ont bien souvent conçus eux-mêmes.

Actuellement une vingtaine d’étudiants sont impliqués dans un projet d’alphabétisation des citadins illettrés. Les étudiants organisent eux-mêmes des cours et dispensent leur enseignement tant à l’intérieur de l’université qu’en dehors, dans huit localités différentes.

Ce projet a permis d’apporter à plus de 200 personnes des notions de base pour la lecture, l’écriture et le calcul.

« Nur se distingue des autres universités par la place qu’elle accorde à la notion de service communautaire. Selon nous, l’université doit jouer un rôle très actif dans la vie communautaire », déclare M. Jeremy Martin, directeur du développement institutionnel et l’un des fondateurs de Nur.

Les chiffres

A l’heure actuelle, environ un tiers des étudiants est aidé par des bourses d’études ou des remises qui, pour les diplômés de l’école publique, vont de 20 à 50% des frais d’inscription, en fonction des besoins de chacun.

L’effectif actuel d’environ 1000 étudiants est encore inférieur de plusieurs centaines aux prévisions et on prévoit une poursuite de la croissance. Nur a connu un développement si rapide qu’elle a déménagé trois fois depuis sa création.

Cependant, Nur fonctionne actuellement avec un déficit d’environ 100.000 francs français par an. Aussi l’université vient-elle de lancer une campagne internationale en vue de recueillir des fonds et espère pouvoir bientôt établir un campus permanent.

Parallèlement à Nur, FUNDESIB continue ses activités et vient de lancer de nouveaux projets, notamment le parrainage d’un programme de développement en matière d’environnement, qui opère sur le haut plateau bolivien.



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Dernière mise à jour le 16/04/2024